Le Mithraïsme était issu du Mazdéisme, nommé aussi Zoroastrisme. Le Mazdéisme naît au sixième siècle avant JC. Zoroastre fut né miraculeusement d’une vierge, qu’il donna la loi aux anciens perses. Zoroastre prêchait aux Perses qu’il n’y a qu’un seul dieu, celui de la Lumière et du ciel, appelé « Ahura Mazda », la créature de toutes choses. Zoroastre enseignait que le Dieu Ahura Mazda et Ahriman ou Satan, combattait pour leur prédominance, mais qu’à la fin, le Diable serait vaincu et que du mal cesserait à jamais. Alors viendrait la résurrection, et le corps serait revivifié étant réunit de nouveau avec son âme. Cette histoire nous emmènera à cette vielle théorie de la doctrine du Mani, fondée sur une conception dualiste du monde : celui qu’est gouverné par l’antagonisme du Bien, la Lumière, l’esprit et du Mal, les Ténèbres et la matière. L’homme, enfermé dans la matière, doit s’en libérer par la connaissance.
La religion Mazdéenne prêcha aussi la venue d’un sauveur qui a une étonnante ressemblance avec Jésus. Le Mazdéisme a influencé d'autres formes de pensée comme le ‘Manichéisme’. On a voulu y rattacher la Gnose qui était un système de pensée partiellement issu du Vêdânta venu des peuples Indo-iranien qui était initialement une vision métaphysique considérant que le Monde divin et le Monde où nous vivons appartient à deux natures distinctes. La dualité professée par la Gnose diffère sensiblement du système de Manichéisme qui était beaucoup plus proche de Mazdéisme. Mani était un Parsi qui professait une religion synthétisant celles de Zoroastre, de Bouddha et de Jésus. L'homme primitif serait né de la confrontation du Bien et du Mal. Pour Mani le mal ayant triomphé, considérait que l'homme actuel n’est pas le fils de Dieu mais l'enfant du Diable. Malgré la fin tragique de Mani, le manichéisme se répandit très largement en Orient comme en Occident, pendant plus de mille ans. Il a engendré divers prolongements dont les Mazdakites iraniens, les Zandaqa musulmans, les Pauliciens byzantins, les Bogomiles bulgares, et les Cathares italiens et Français.
CULTE DE MITHRA
La recherche de la vérité et les mystères de notre monde est à la base de toutes les religions et mouvements philosophiques. La peur, face aux multiples questions non répondues comme la Mort, et la vie après la mort a emmené les hommes à inventer les sauveurs de tous les genres à tels points que certains ont même promis le paradis en cas de sacrifice collectifs.
Mithra étant un Dieu d’origine Persan, qui protège la Justice et veille à l’ordre du monde. C’est aussi le Dieu du serment et de l’alliance. La transmission Verbale et Orale des valeurs, qui était une tradition Persane, nous explique, comment le culte de Mithraïsme aussi est devenu une religion à Mystère. Étonnant, comme la Franc-maçonnerie, le Mithraïsme aussi était fondé sur le secret de transmission, car quasiment aucun texte sacré n’est parvenu jusqu’à nous.
Dans certains domaine la similitude entre la Franc-maçonnerie et le Mithraïsme, m’ont emmenés à étudié cette religion de plus près.
Mithra est souvent accompagné, dans l’iconographie, par le Soleil et la Lune, placé de part et d’autre du dieu. Le culte de Mithra, en passant de l’Orient à l’occident est devenu un culte et une religion à mystère. Lors de son initiation le future adepte (le néophyte), passant de l’obscurité à la Lumière, meurt symboliquement, puis renaît à une vie autre. Les rites initiatiques de ce culte exigent le courage et l’endurance physique. Malheureusement on ne peut pas avoir la certitude sur ce qui était révélé à l’initié à l’issu de ces épreuves, ni sur ce qu’il lui était permis d’espérer pour une vie dans l’au-delà. Est-ce que les adeptes aspiraient à l’Immortalité et un retour cyclique du temps ? Aucune certitude. La doctrine même, reste cependant obscur sur bien des points. Les adeptes de Mithra se réunissaient pour la cérémonie d’initiation des nouveaux recrus dans une grotte autour d’une table de repas des Mages et sacramentel ou l’on partageait le Pain et le Vin. Cette pratique présentait beaucoup de ressemblance avec les rites et les croyances du Christianisme. Les adorateurs de Mithra reconnaissaient une divinité unique manifestée par la Lumière des astres, surtout le Soleil, brillant et invincible, ennemie de la nuit.
Les plus anciennes traces du culte remontent aussi loin que 1400 avant Jésus Christ. Le culte était une forme de vénération du soleil, associée à l’astrologie, qui était représentée par le dieu Mithra et la lutte éternelle entre le bien et le mal. Le Mithraïsme était un culte exclusivement masculin avec sept grades d’initiation symbolisés par une échelle à sept barreaux, qui selon la croyance conduisait à l’immortalité. Le plus important dans les étapes initiatiques était le Sacrifice du taureau, une représentation du sacrifice du taureau cosmique par Mithra, symbolisant la victoire sur le mal et la mort. Le bonnet de Mithra représentait un symbole de liberté et de se libérer du monde matériel. Un autre symbole du ce culte est la croix de Tau qui signifie l’unification des contraires. La croix de « TAU » récupéré par le Christianisme était un de grands symboles de culte de Mithra.
TRADITIONS MITHRAISME
Chaque Parsi, homme ou femme, doit choisir entre le bien et le mal, en aidant au développement de la création positive d'Ormozd et en luttant contre l'œuvre d'Ahriman. Il a un devoir absolu de pureté dans la Pensée, la Parole et l'Action. Son engagement est marqué par le port d'une tunique blanche, le Sudreh, et d'une ceinture de laine, le kûshi, qu'il reçoit lors de la cérémonie d'initiation appelée Naojot, au plus tard à 15 ans. En principe, il ne peut quitter sa tunique salie ou usagée, que pour en changer.
La tradition de l'exposition des cadavres au soleil est en effet très ancienne. On en trouve déjà la trace dans les récits d'Hérodote. Il semble pourtant que la doctrine laissée par Zoroastre ne prescrive rien d'obligatoire en ce domaine. Une association prône activement le renoncement radical à la tradition, laissant chacun choisir entre crémation ou inhumation. On a aussi essayé des miroirs solaires pour dessécher les corps. Des élevages de vautours ont même été proposés. Le Zoroastrisme d'abord est fondamentalement un culte rendu à la lumière divinisée. Il fut longtemps la religion d'état de l'Iran antique. La cosmogonie qui le fonde a marqué les civilisations anciennes dans leurs histoires comme dans leurs cultures. Même en Occident, les religions traditionnelles en conservent encore aujourd'hui la marque permanente dans leurs doctrines, leurs rites, leurs ornements et objets sacerdotaux.
INITIATION DE MITHRA
L'initiation de Mithra comportait sept degrés. La communauté est dirigée par le Père qui porte une mitre, une baguette et un anneau. Á Rome, le Père des Pères était le chef suprême de l’église. Les initiations comportaient un baptême d’eau, un marquage au fer rouge, et une simulation de mise à mort. Les premiers temples de Mithra sont des grottes naturelles où coulent des sources. Ils furent ensuite construits en pierres. Les fidèles s’allongent sur deux banquettes pour prendre les repas sacramentels. Un couloir central va des vasques de l’entrée jusqu’à l’autel de Mithra. La voûte est décorée d’étoiles et les murs ornés de peintures. Le culte est quotidien, mais l'on sanctifie surtout le dimanche, jour du Soleil (Sunday). Le sacrifice cultuel est suivi d'un repas commémorant le banquet de Mithra et du Soleil après la mort du taureau. On y partage aussi du pain, de l'eau et du vin (La vigne locale remplaçant l'éphédra du haoma qui était un breuvage d'immortalité en perse).
MITHRAEUM
Un Mithraeum est un sanctuaire du culte de Mithra, La pièce principale du sanctuaire est une salle allongée, la « grotte » proprement dite (spelunca, spelaeum), pourvue d'un autel ou d'un simple relief cultuel à une extrémité, et de bancs surélevés (podia) tout le long des deux côtés. L'entrée se fait souvent par une antichambre (pronaos. La grande caractéristique de ce sanctuaire par rapport aux autres cultes païens est la localisation du sanctuaire (le naos) à l'intérieur même de la salle d'assemblée où avaient lieu les principales manifestations de la communauté cultuelle : l'initiation, les repas rituels, etc. La niche cultuelle avec son relief de la Tauroctonie et ses objets cultuels constituait le point focal d'attention de la communauté. La salle de culte est de dimensions modestes et correspond à une communauté de taille réduite. Le Mithraeum, est un endroit généralement souterrain de la forme d’une caverne en souvenir de l’époque où les pirates pratiquaient le culte dans des grottes. Le Mithraeum était aménagé comme une salle à manger avec des bancs de pierre le long des murs. Au bout du couloir formé par les bancs se trouvait la statue ou le bas-relief représentant le sacrifice du taureau. Mithra y était généralement représenté tuant un taureau et portant le bonnet phrygien (coiffure semblable au bonnet de Marianne). Il aurait tué l’animal qui symbolise les forces du mal pour sauver la création. Le sang du taureau aurait apporté la végétation et nourrit les espèces animales. Après avoir tué le taureau, Mithra serait monté sur le char du Soleil.
D'où vient le bonnet de Marianne?
M. Heydari-Malayeri
(Observatoire de Paris)
Une version de cet article est publiée dans la revue: Historia, N679, juillet 2003, page 22
Marianne est un des symboles de la République Française et incarne la République autant que le drapeau tricolore. Marianne représente la permanence des valeurs qui fondent l'attachement
des citoyens à la République: « Liberté, Égalité, Fraternité ». Une Marianne est un buste de femme coiffée d'un bonnet phrygien.
Ce bonnet fut porté pour la première fois en France au café Le Procope qui était un lieu de
rendez-vous des révolutionnaires. Il ressemble à celui que portaient les esclaves affranchis dans l’Empire romain, esclaves auxquels leur maître avait rendu la liberté et dont les fils devenaient des citoyens à part entière. Le bonnet phrygien était donc dès l’Antiquité déjà symbole de liberté. Les plus anciens vestiges de ce bonnet appartiennent à Mithra, la divinité iranienne du Soleil, de l'amitié, du serment et des contrats. Le mithraïsme était la religion la plus répandue en Europe avant le christianisme. Les statues de Mithra qui nous sont parvenues de cette époque représentent Mithra portant un bonnet phrygien et une cape flottante; il est agenouillé sur le taureau primordial avec un poignard dans la main droite tirant la tête du taureau vers l'arrière avec l'autre main.
Au début de printemps 1803, Domenico Rossetti, avocat siennois de passage dans la région des Alpes Maritimes, apprend l'existence d'un trou très profond vers le sommet de la montagne d'où s'échappent des chauves-souris (Ratapignate en Niçois) à la tombée du jour. Arrivée sur les lieux un rayon de soleil lui révèle les profondeurs du gouffre. Rossetti, transporté par cette vision, est frappé d'une "stupeur inexprimable", Il décide aussitôt de descendre et c'est ainsi qu'il découvre la grotte.
Dans Les années cinquante, des sociétés savantes réunies à Falicon estiment que "au point de vue historique, il y a de sérieuses raisons de croire que, à l'époque gallo-romaine, cette grotte fut un lieu consacré au culte de Mithra", En 1970, Maurice Guinguette publie un petit livre au titre sensationnel : "Falicon, pyramide, templière". Selon lui, au temps des Croisades, "l'emplacement du gouffre devait être le lieu de refuge des pestiférés et lépreux revenant de Palestine" (p. 83) et la pyramide a été édifiée en 1260 (p. 39) par une "organisation à patronage ou participation templière" (p. 90). Pour lui, le pilier central de la grotte est le Dieu de la Ratapignate qui aurait 4310 ans.
Le livre d'Henri Broch "la mystérieuse pyramide de Falicon" (1976) achèvera d'imposer l'hypothèse de Mithra. Il fait (p. 153) un rapprochement risqué entre les sept marches de l'escalier situé dans la grotte et les sept grades de la hiérarchie initiatique de Mithra : Rossetti, dans son poème, ne mentionne pas cet escalier. Mais le point sensible, c'est qu'on ne retrouve pas la structure classique d'un Mithraeum, à savoir une allée centrale bordée de banquettes avec, au fond, l'image peinte ou sculptée de Mithra.
Notre Dame d'Avinionnet
Sur une colline surplombant la plaine de la Siagne, a été mise au jour une importante exploitation rurale, occupée entre le milieu du 1er siècle et le 5eme, et quelques sépultures du 11eme siècle, près de l'ancienne chapelle Notre Dame, aujourd'hui détruite. Le site a été un centre de production céramique, qui a notamment produit des amphores, durant le 1er siècle, puis de la vaisselle commune, durant l'antiquité tardive. Une particularité du site, réside dans la transformation, d'une des salles en Mithraeum au 4eme siècle.
Eglise Saint-Jean d’AUBETERRE
Avec sa voûte de 20 mètres, c'est la plus haute église monolithe de France. Creusée à mi-hauteur de la butte rocheuse qui domine AUBETERRE , elle est orientée à peu près Nord Sud, selon un axe parallèle à la ligne extérieure du rocher. Elle a été creusée de l'intérieur même du rocher, et a donc été réalisée par « évidement » d'une seule masse de pierre. Il est certain que les disciples de Saint-Maur (Bénédictins) qui l'ont creusée vers le XII siècle, ont en réalité profité de grottes ou d'excavations beaucoup plus anciennes, utilisées puis agrandies par les premiers chrétiens pour y pratiquer en sécurité leur culte. Les dimensions de l'église Saint-Jean sont exceptionnelles: 27 mètres de longueur, 16 mètres de largeur, et ses voûtes surtout, taillées en plein cintre et atteignant près de 20 mètres de hauteur sont absolument uniques pour une église de ce type. Demeurée à peu près dans son état primitif, elle représente un pôle d'intérêts archéologiques et touristiques d'une importance exceptionnelle.
C'est en janvier 1961 et tout à fait par hasard que fut découverte à l'entrée de l'église une salle souterraine. Un camion passant dans la rue Saint-Jean devant l'église fit s'effondrer la route et découvrir la très belle et très ancienne salle souterraine, nommée à tort ou à raison, « crypte ». Il est difficile de préciser de quelle époque date cette salle. Certains pensent... qu'elle aurait pu servir à l'époque romaine, à la célébration du baptême selon le rite de Mithra, c'est-à-dire au sang de taureau. Le culte de Mithra fut déclaré illégal en l'an 395... Cette salle ressemble étrangement dans ses dimensions comme dans sa forme, au temple de Mithra (ii' siècle) qui a été découvert sous la Basilique Saint-Clément à Rome.